Citations
Artistes et écrivains
"Le travail est un trésor. Le travail des autres, cela va de soi."
Henri Jeanson
"C'est par le travail que la femme a en grande partie franchi la distance qui la séparait du mâle ; c'est le travail qui peut seul lui garantir une liberté concrète."
Simone de Beauvoir, Le Deuxième sexe
"Le travail c'est la santé ; ne rien faire, c'est la conserver."
Henri Salvador
"Le travail, c'est le refuge des gens qui n'ont rien de mieux à faire."
Oscar Wilde
"Il n'est pas de punition plus terrible que le travail inutile et sans espoir."
Albert Camus
"Le travail, c'est la vie, et sans lui il n'y a que peur et insécurité."
John Lennon
"L'orgueil de son travail rend, non seulement la fourmi, mais l'homme cruel."
Léon Tolstoï
"Le travail paie dans le futur, la paresse elle paie comptant."
Jacques Dutronc
"Gagner sa vie ne vaut pas le coup, attendu qu'on l'a déjà.
"Le boulot y en a pas beaucoup, faut le laisser à ceux qui aiment ça."
Coluche
"Y a 3 millions de personnes qui veulent du travail. C'est pas vrai, de l'argent leur suffirait."
Coluche (Le chômeur, 1986)
"Le capitalisme, c'est l'exploitation de l'homme par l'homme. Le syndicalisme, c'est le contraire!"
Coluche
"L’esclavage humain a atteint son point culminant à notre époque sous forme de travail librement salarié."
George Bernard Shaw
"Le travail est probablement ce qu'il y a sur cette terre de plus bas et de plus ignoble. Il n'est pas possible de regarder un travailleur sans maudire ce qui a fait que cet homme travaille, alors qu'il pourrait nager, dormir dans l'herbe ou simplement lire ou faire l'amour avec sa femme."
Boris Vian
"Travailler, maintenant ? Jamais, jamais. Je suis en grève"
Arthur Rimbaud
"Le criminel avait détruit le travail tout en emportant le salaire d'un ouvrier. À lui maintenant de travailler sans rémunération et d'entrevoir les bienfaits du succès et du gain même dans son cachot. [.] Le travail forcé doit l'éduquer au travail honnête comme action personnelle et librement choisie."
Wilhelm Heinrich Riehl, le Travail allemand, 1861
"Qu'il soit bas, qu'il ne vise que l'argent, le travail est toujours en rapport avec la nature. Déjà, le désir d'effectuer un travail mène toujours plus à la vérité ainsi qu'aux lois et règles de la nature qui, elles, sont vérité."
Thomas Carlyle, Travailler et non pas désespérer, 1843
"La peur de l'ennui est la seule excuse du travail."
Jules Renard
"C'est l'homme tout entier qui est conditionné au comportement productif par l'organisation du travail, et hors de l'usine il garde la même peau et la même tête. Dépersonnalisé au travail, il demeurera dépersonnalisé chez lui."
Christophe Dejours, Travail usure mentale
"Tout travail est noblesse que l'on accroche à une étoile."
Raoul Follereau
"Travail. L'un des processus selon lequel A gagne des biens pour B."
Ambrose Bierce, Le dictionnaire du Diable
"Un homme devrait cesser d'écrire après trois heures de travail quotidien."
Anthony Trollope, Autobiographie
"Les économistes ont raison, disait un homme de Bourse : le capital est du travail accumulé. Seulement, comme on ne peut pas tout faire, ce sont les uns qui travaillent et les autres qui accumulent."
Auguste Detoeuf, Propos d'O.L. Barenton, confiseur
"Le travail ! La seule chose qu'on ne regrette jamais."
Pierre Benoit, Koenigsmark
"La peur de la mort fait aimer le travail, qui est toute la vie."
Jules Renard, Journal
"Le crime ne paie pas. Le travail non plus."
Gilbert Senecaut, extrait de la revue Les lèvres nues
"Le travail, c'est la plus grande bénédiction que Dieu a donné à l'homme."
Alice Parizeau, Rue Sherbrooke ouest
"Le travail d'équipe est essentiel. En cas d'erreur, ça permet d'accuser quelqu'un d'autre."
Bernard Menez
"La culture est ce qui fait d'une journée de travail une journée de vie."
Georges Duhamel
"Les gens sortent dans les rues pour réclamer du travail, alors que c'est de l'argent qu'ils veulent."
Frédéric Deville
"Rien ne sert d’être vivant, s’il faut que l’on travaille."
André Breton
Tout cela révèle la saturation de la valeur travail, lorsque ceux qui n'ont pas d'emploi rêvent d'en décrocher un, voire de l'inventer, tandis que ceux qui en ont un rêvent de s'en échapper via les loisirs, le tourisme, la retraite ou une meilleure place, ailleurs, afin d'échapper au "stress", à la brutalité des relations humaines et au non-sens.
Etienne Rodin, L'Horreur Managériale
Révolutionnaires
"Une étrange folie possède les classes ouvrières des nations où règne la civilisation capitaliste. Cette folie traîne à sa suite des misères individuelles et sociales qui, depuis des siècles, torturent la triste humanité. Cette folie est l'amour du travail, la passion moribonde du travail, poussée jusqu'à l'épuisement des forces vitales de l'individu et de sa progéniture."
Lafargue
"Le travail est la source de toute misère, ou presque, dans ce monde. Tous les maux qui se peuvent nommer proviennent de ce que l’on travaille - ou de ce que l’on vit dans un monde voué au travail. Si nous voulons cesser de souffrir, il nous faut arrêter de travailler."
Bob Black
"Le travail humain, en Occident, est supprimé massivement par les machines et les ordinateurs depuis plusieurs dizaines d'années. Il n'a certes jamais été autre chose qu'une marchandise pour le capital. Mais ce qui a changé au stade actuel du ''progrès'' technologique, c'est que l'accumulation d'argent exige moins d'humains à exploiter qu'avant. Il faut se mettre dans la tête que le capitalisme ne peut plus créer assez d'emplois pour tous. Et reconnaître qu'en plus, ceux qu'il crée encore péniblement sont de plus en plus vides, déconnectés de nos besoins fondamentaux."
Appel de Raspail, Comité Pour la Désindustrialisation du Monde, mars 2006
"Hé ! Le saviez-vous ? Le travailleur français est possédé par un des taux de productivité horaire les plus élevés au monde (3ème position d'après l'OCDE). Et, pure coïncidence, il détient aussi le record planétaire de la consommation d'antidépresseurs, anxiolytiques et autres somnifères (1 Français sur 4, 150 millions de boîtes vendues par an). Mais quand, malgré l'escamotage du CPE, des milliers de jeunes gens ont continué à se promener dans le soleil des rues, on s'est dit que tout n'était pas perdu. Beaucoup sont conscients que si leurs parents ne les ont pas rejoints de façon décisive dans la révolte, c'est parce qu'ils sont prisonniers du travail, du corporatisme syndical et du crédit de la bagnole. Plus d'un adulte le reconnaît : « Les jeunes ont fait reculer le gouvernement grâce à leur insouciance. » Cette insouciance, en prenant le dessus sur l'angoisse d'être immergé dans un monde cynique et brutal, permet d'envisager autre chose. Les assemblées souveraines et la réappropriation collective du temps et de l'espace public en donnent un avant-goût. En ce printemps parti dans tous les sens, il est bon de répéter haut et fort : « ni CPE, ni CNE », mais, tout bien réfléchi, pas de CDI non plus. Le travail tue la vie, nique l'amour, interrompt les rêves, assassine l'enfance, perd ton temps, corsète les désirs, bousille la planète, appauvrit l'activité sociale, prostitue ton esprit, musèle l'imagination... Vivre n'est ni un privilège, ni un droit mais une expérience à tenter, une liberté à prendre. Pas grand chose à voir avec le renoncement quotidien qui mène au chagrin."
Extrait de l'édito du mensuel CQFD., avril 2006
"J’avais pris l’habitude de regarder autour de moi, d’observer ceux que je côtoyais dans la rue, dans le métro, au petit restaurant où je prenais mes repas du midi. Qu’avais-je vu ? Des gueules tristes, des regards fatigués, des individus usés par un travail mal payé, mais bien obligés de le faire pour survivre, ne pouvant s’offrir que le strict minimum. Des êtres condamnés à la médiocrité perpétuelle ; des êtres semblables par leur habillement et leurs problèmes financiers de fin de mois. Des êtres incapables de satisfaire leurs moindres désirs, condamnés à être des rêveurs permanents devant les vitrines de luxe et les agences de voyage. Des estomacs, clients attitrés du plat du jour et du petit verre de vin rouge ordinaire. Des êtres connaissant leur avenir puisque n'en ayant pas. Des robots exploités et fichés, respectueux des lois plus par peur que par honnêteté morale. Des soumis, des vaincus, des esclaves du petit matin. J'en faisais partie par obligation, mais je me sentais étranger à ces gens-là. Je n'acceptais pas que ma vie soit réglée d'avance ou décimée par d'autres."
Jacques Mesrine.
"Le travail, c'est un alibi, une fuite."
Adret, Travailler deux heures par jour
"Que reste-t-il d’étincelle humaine, c’est-à-dire de créativité possible, chez un être tiré du sommeil à six heures chaque matin, cahoté dans les trains de banlieue, assourdi par les fracas des machines, lessivé, bué par les cadences, les gestes privés de sens, le contrôle statique, et rejeté vers la fin du jour dans les halls de gare, cathédrales de départ pour l’enfer des semaines et l’infime paradis des week-ends, où la foule communie dans la fatigue et l’abrutissement ? (…) De la force vive déchiquetée brutalement à la déchirure béante de la vieillesse, la vie craque de partout sous les coups du travail forcé."
Raul Vaneigem, Traité du savoir-vivre à l’usage des jeunes générations.
"Le travail a été ce que l'homme a trouvé de mieux pour ne rien faire de sa vie."
Raoul Vaneigem
Politiciens et hommes d'affaires
"Le travail c’est la liberté, c’est l’égalité des chances, c’est la promotion sociale. Le travail c’est le respect, c’est la dignité, c’est la citoyenneté réelle. Avec la crise de la valeur travail, c’est l’espérance qui disparaît. Comment espérer encore si le travail ne permet plus de se mettre à l’abri de la précarité, de s’en sortir, de progresser ? Le travailleur qui voit l’assisté s’en tirer mieux que lui pour boucler ses fins de mois sans rien faire ou le patron qui a conduit son entreprise au bord de la faillite partir avec un parachute en or finit par se dire qu’il n’a aucune raison de se donner autant de mal. Le travail est dévalorisé, la France qui travaille est démoralisée.
Le problème c’est que la France travaille moins quand les autres travaillent plus. Le plein emploi est possible chez les autres. Il l’est aussi chez nous. Il faut aimer le travail et pas le détester. Le problème c’est qu’il n’y a pas assez de travail en France pour financer les retraites, l’allongement de la durée de la vie, la dépendance, la protection sociale, pour faire fonctionner notre modèle d’intégration.
Longtemps la droite a ignoré le travailleur et la gauche qui jadis s’identifiait à lui a fini par le trahir. Je veux être le Président d’une France qui remettra le travailleur au cœur de la société. Je veux proposer aux Français une politique dont le but sera la revalorisation du travail."
Discours d’investiture de M. Nicolas Sarkozy, le 14 janvier 2007
"Je suis un libéral, au sens où je crois à la liberté ; mais je suis également un humaniste, au sens où je crois que la production de richesses doit avoir un sens, que la morale ça compte, que la spiritualité ça existe, que l'homme a une destinée, et qu'on ne fait pas n'importe quoi avec l'homme qui n'est pas une marchandise comme les autres."
Nicolas Sarkozy, discours lors de rencontres UMP à Saint Etienne, jeudi 9 novembre 2006. Cité par Canal+, samedi 11 novembre 2006.
"La vie, la santé, l’amour sont précaires. pourquoi le travail échapperait-il à cette loi?"
Laurence Parisot, présidente du MEDEF, principal syndicat patronal. Propos cités par Le Figaro, 30 août 2005
"La précarité est une loi de la condition humaine. [...] Parce que se dire ou laisser croire à tout le monde aujourd’hui en France que nous pouvons entrer dans un métier, prendre un emploi et le garder quasiment à vie, c’est de l’utopie. Ou alors c’est de la fonctionnarisation, c’est proche de l’utopie communiste et on a vu comment elle s’est terminée."
Laurence Parisot, présidente du MEDEF, principal syndicat patronal. Entretien à France Inter, 3 septembre 2005
"La liberté d'entreprendre s'arrête là où commence le code du travail."
Laurence Parisot, présidente du MEDEF, principal syndicat patronal, Assemblée générale du MEDEF, janvier 2005
"Contre vents et marées, nous répéterons que les 35 heures sont un drame historique, la rigidité du travail un crime contre l'emploi, que trop d'impôts tue l'initiative, la croissance et maintenant le pouvoir d'achat, ou que la loi sur le mariage homosexuel est une violence faite à notre société."
Edito du Figaro 28 mars 2013
"Je crois dans l’éthique du capitalisme. Je n’accepte pas, et des milliers d’entrepreneurs avec moi, que le travail salarié et l’esprit d’entreprise soient bafoués par les rémunérations et les privilèges excessifs que s’octroie une toute petite minorité de patrons. Je n’accepte pas qu’au niveau mondial, pour des raisons de pur profit, on joue avec les salariés et avec les usines comme on déplace des pions sur un jeu de société. Je proposerai à nos partenaires de l’Union européenne d’édicter des règles pour que ceux qui veulent investir en Europe soient les bienvenus, mais qu’ils se comportent humainement, en respectant les hommes et les femmes, en respectant le travail, conformément à notre culture qui place l’être humain au sommet de toute chose. Je renforcerai le capitalisme familial."
Nicolas Sarkozy, Projet présidentiel pour les élections de 2007, extrait du site http://www.u-m-p.org/propositions
"Les difficultés, mes chers compatriotes, nous avons les moyens de les affronter. A condition d’être solidaires les uns des autres. Je ne laisserai pas les plus fragiles se débattre seuls dans les pires difficultés. Dans l’épreuve, la solidarité doit jouer sans que le travail soit découragé. C’est pourquoi j’ai voulu que soit créé le RSA, qui s’appliquera pour la 1ère fois en 2009. Désormais, chaque Français qui reprendra un travail sera encouragé, valorisé, récompensé."
Voeux de Nicolas Sarkozy, mercredi 31 décembre 2008, 20h
"Le principe moral fondamental est le droit qu'a l'homme à son travail. [.] À mon sens, il n'est rien de plus atroce qu'une vie oisive. Personne n'y a droit. La civilisation n'a pas de place pour les oisifs."
Henry Ford
"Si la population comprenait le système bancaire, je crois qu' il y aurait une révolution avant demain matin"
Henry Ford
"N'importe quel travail vaut mieux que pas de travail du tout."
Bill Clinton, 1998
"Il n'y a pas de boulot plus dur que de ne pas en avoir du tout."
Slogan d'une affiche d'exposition de l'Office du pacte de coordination des initiatives de chômeurs en Allemagne, 1998
"Des services simples et personnalisés peuvent, outre la prospérité matérielle, faire croître également la prospérité immatérielle. Ainsi le bien-être d'un client peut-il être augmenté lorsque des prestataires de services effectuent à sa place un travail pénible qu'il aurait dû faire lui-même. En même temps le bien-être des prestataires augmente quand leur amour-propre croît à la suite de quelque activité. Rendre un service simple et personnalisé vaut mieux pour le psychisme que de rester au chômage."
Rapport de la Commission sur les questions d'avenir des États libres de Saxe et de Bavière, 1997
"La vie n’est pas le travail : travailler sans cesse rend fou."
Charles De Gaulle
"Le travail des femmes, dont personne ne conteste la légitimité ni la légalité n'en est pas moins facteur de chômage et de dénatalité. Plutôt que d'envoyer les femmes au travail, mieux vaut les envoyer au lit."
Jacques Henriet
"C'est avec les pauvres que les riches se font la guerre."
Louis Blanc, Organisation du travail
Philosophes
"Jamais la fonction irremplaçable, indispensable du travail en tant que source de lien social, de cohésion sociale, d'intégration, de socialisation, d'identité personnelle, de sens, n'aura été invoquée aussi obsessionellement que depuis qu'il ne peut remplir aucune de ces fonctions "
André Gorz
"Chacun doit pouvoir vivre de son travail, tel est le principe."; Pouvoir vivre" est ainsi conditionné par le travail et il n'est de droit que lorsque cette condition a été remplie."
Johann Gottlieb Fichte, Fondement du droit naturel selon les principes de la doctrine de la science, 1797
"Le travail est désormais assuré d'avoir toute la bonne conscience de son côté : la propension à la joie se nomme déjà "besoin de repos" et commence à se ressentir comme un sujet de honte. " Il faut bien songer à sa santé " — ainsi s'excuse-t-on lorsqu'on est pris en flagrant délit de partie de campagne. Oui, il se pourrait bien qu'on en vînt à ne point céder à un penchant pour la vita contemplativa(c'est-à-dire pour aller se promener avec ses pensées et ses amis) sans mauvaise conscience et mépris de soi-même."
Friedrich Nietzsche, " Loisir et désœuvrement ", le Gai savoir
"On se rend maintenant très bien compte, à l'aspect du travail [.], que c'est là la meilleure police, qu'elle tient chacun en bride et qu'elle s'entend à entraver vigoureusement le développement de la raison, des convoitises, des envies d'indépendance. Car le travail use la force nerveuse dans des proportions extraordinaires, il retire cette force à la réflexion, à la méditation, aux rêves, aux soucis, à l'amour et à la haine."
Friedrich Nietzsche, " Les apologistes du travail ", Aurore, 1881
"Le propre du travail, c'est d'être forcé."
Alain, Préliminaires à la mythologie
"Le travail, entre autres avantages, a celui de raccourcir les journées et d'étendre la vie."
Denis Diderot
"Il n'est pas d'individu plus fatalement malavisé que celui qui consume la plus grande partie de sa vie à la gagner."
Henry D. Thoreau, La vie sans principes.
"L'oisiveté est, dit-on, la mère de tous les vices, mais l'excès de travail est le père de toutes les soumissions."
Albert Jacquard
"Seul le travail peut pratiquement nous consoler d'être nés."
Miguel de Unamuno, Le sentiment tragique de la vie
"Les hommes travaillent généralement trop pour pouvoir encore rester eux-mêmes. Le travail : une malédiction que l'homme a transformée en volupté. Oeuvrer de toutes ses forces pour le seul amour du travail, tirer de la joie d'un effort qui ne mène qu'à des accomplissements sans valeur, estimer qu'on ne peut se réaliser autrement que par le labeur incessant — voilà une chose révoltante et incompréhensible. Le travail permanent et soutenu abrutit, banalise et rend impersonnel. Le centre d'intérêt de l'individu se déplace de son milieu subjectif vers une fade objectivité ; l'homme se désintéresse alors de son propre destin, de son évolution intérieure, pour s'attacher à n'importe quoi : l'œuvre véritable, qui devrait être une activité de permanente transfiguration, est devenue un moyen d'extériorisation qui lui fait quitter l'intime de son être. Il est significatif que le travail en soit venu à désigner une activité purement extérieure : aussi l'homme ne s'y réalise-t-il pas — il réalise."
Emil Cioran, Sur les cimes du désespoir
"Moi je trouve qu'il n'y a rien de plus horrible que de naître pour travailler jusqu'à la fin de ses jours. Dès la maternelle et jusqu'à l'université, l'homme est enfermé dans une espèce de pénitencier, ensuite il y a des casernes, on va dans des boîtes, petites ou grandes, et pour s'amuser on va en boîte, et bien sûr on y va en caisse, et puis ensuite il y a les boîtes où on met les vieux en attendant la dernière boîte!
Il faut ajouter à ça les logements exigus alors que le monde est vaste, l'importance des divertisseurs... On exalte les stars, idoles d'un monde qui s'ennuie. C'est triste, tragique même."
Pierre Rabhi
"Si tu as envie de travailler, assieds-toi et attends que ça passe."
Proverbe corse
Economistes
"Il s'avère que, selon les inéluctables lois de notre monde, certains êtres humains doivent être dans le besoin. Ce sont les malheureux qui, à la grande loterie de la vie, ont tiré un numéro perdant."
Thomas Robert Malthus
"L'engagement civique doit être récompensé et non pas rémunéré. [.] Celui qui pratique l'engagement civique perd aussi la souillure d'être chômeur et de toucher une aide sociale."
Ulrich Beck, l'Âme de la démocratie, 1997
"L'ouvrier se sent auprès de soi-même seulement en dehors du travail ; dans le travail, il se sent extérieur à soi-même. Il est lui-même quand il ne travaille pas et, quand il travaille, il ne se sent pas dans son propre élément. Son travail n'est pas volontaire, mais contraint, travail forcé. Il n'est donc pas la satisfaction d'un besoin, mais seulement un moyen de satisfaire des besoins en dehors du travail. Le caractère étranger du travail apparaît nettement dans le fait que, dès qu'il n'existe pas de contrainte physique ou autre, le travail est fui comme la peste."
Karl Marx, Manuscrits de 1844
"Une conséquence immédiate du fait que l'homme est rendu étranger au produit de son travail : l'homme est rendu étranger à l'homme."
Karl Marx
"Dès qu'il n'existe pas de contrainte physique ou autre, le travail est fui comme la peste."
Karl Marx, Manuscrit de 1844
Religieux
"Celui qui ne veut pas travailler ne doit pas manger."
Saint Paul, IIe Epître aux Thessaloniciens, III , 10 (env. 60).
"Celui qui travaille, travaille pour lui."
Livre des Proverbes, XVI, 26 ; IVe s. av. J.-C.
"Tu mangeras ton pain à la sueur de ton front."
Genèse, III, 19 ; VIIIe s. av. J.-C.
"Le compagnon de la femme est l'homme, le compagnon de l'homme est le travail."
Proverbe indien.
"L’homme est né pour le travail comme l’oiseau pour voler."
La bible (Le livre de Job)
"Le travail donne de la gaieté au-dehors et de la sécurité au dedans."
Félix Dupanloup