Les gants blancs du diable (BO)

de Karl-Heinz Schäfer, 1972

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Texte :

Je ne veux plus considérer mon action que comme la mienne et non celle d'un parti où déjà diverses compromissions s'accumulent pour mieux se compromettent ensemble.

Je me propose donc seul, à la critique comme à l'éloge, sans parti ; et pour voir plus loin : sans pays, sans frontières et sans notion de nationalités.
Si je dois déclarer la guerre c'est à la guerre, au nationalisme, à la division et au travail sans joie.

Mon autocritique m'amène à vous dire ceci : j'ai touché au jeu politique et mes mains se sont salies. Mais une nouvelle vision vient de m'être donné qui m'éclaire sur la route à suivre, et l'amertume, l'aigreur ou le goût du pouvoir que le jeu politique aurait pu me procure ont été remplacés par une vision d'un monde ludique d'où l'enfer que notre terre pourrait abriter serait possible à repousser.

Ainsi, le travail ne sera plus le but de la vie de l'Homme que je vous propose de créer mais bien plutôt l'accomplissement, l'épanouissement de chaque être ou chose qui voit le jour.

L'Homme libre, libéré, commencera par la surpression de l'Homme esclave, de l'Homme machine et de la bureaucratie. Supprimer l'impôt, les frontières, les monnaies, mettre à la disposition de tous, et sans condition aucune, tous les progrès, si l'on peut dire, que la technique peut apporter, me semble le premier devoir à remplir ; non par un homme ou un parti mais par l'ensemble de tous ceux qui voudront bien se convaincre à travers le monde que sans la libération de chaque individu il n'y aura pas plus qu'il n'y a jamais eu de libération non pas seulement des masses, mais massive de l'Homme.